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Agenda Ironique de Mai 2024

Pour l’Agenda Ironique de Mai sur une proposition de  JOBOUGON

 

 

VAGABONDAGE

 

Liberté babillait dans son berceau. Belle de Mai hennissait de joie, dans le pré reverdi.

Un grognement lui répondit: « Moins fort, foutredieu, tu vas réveiller le petit. »

La voix, la main cessèrent tout bruit.

Au loin, halo de poussière, caracolant, un fier destrier annonçait menaces orageuses ou bienheureuse nouvelle.

La main se crispa. Liberté ouvrit les yeux, bouche goulue cherchant le sein qui se dérobait.

Liberté, sur son séant, se dressa, rêve ou cauchemar, douceur ou rudesse. Il voulait savoir, il fallait comprendre, un pour tous, tous ici bas. Enfourcha Belle de Mai, sa cavale.

Elle le laissa conduire, il la laissa le conduire.

« Point de hasard dans l’affaire. »

D’où venait cette voix. Belle de Mai sentit la main rassurante.

 » L’affaire est faite. Rien ne sera rompue. »

« Rompue, rom qui pue, tu pues le rhum. »

Liberté dressa ses oreilles, malentendu. Belle de Mai dressa ses oreilles. Liberté, aux aguets, doigt sur la bouche, lui montra la scène.

Pas un souffle. La cavale et son compagnon observent, et, d’un même pas de loup, se dirigent vers le campement.

« Quelle est cette jactance ? Que t’ont fait ces gens pour mériter tel indigne accueil? »

 » Des scélérats ! Fieffés voleurs, menteurs, bandits de grands chemins, porteurs de misère, charognards…

Liberté ne voit que beauté sous les haillons, qu’intelligence et courage dans les yeux, douceurs et adresses dans des mains travailleuses.

« Tu te fourvoies l’ami. Je sais ton amertume, persécution de ton âme malhabile. Laisse ces gens en paix. Nous ferons la route ensemble. »

Fifrelin bougonne: « Plutôt aller au diable…le dos tourné…planter un couteau…

« Fichtre, Liberté, ce n’est pas coutume de…de…on les connait pas ces étrangers, on sait pas d’où ils viennent » bredouille Fifrelin.

« Tu vois, tu le dis toi-même. Comment peux tu conter sur eux de telles sornettes, alors que tu ne les connais pas ? Écoute les, apprends avec eux. »

Fifrelin reste planté, besace vide, mine courroucé.

Liberté et Belle de Mai invitent la troupe inconnue à poursuivre chemin avec eux.

Au mois de mai, fais ce qu’il te plait. Liberté le sait, bien décidé à aller plus loin pour des années.

Liberté babillait dans son berceau. Une voix lui disait:

 » Liberté, dans le pré vert t’attend Belle de Mai. Bientôt, tu y courras, tu comprendras,  Elle t’attend. c’est un espoir, tu verras. »

La main, à nouveau apaisée, sourit, éclat de tendresse dans les yeux. « Pour que vive la Liberté!  »

 

 

 

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AGENDA IRONIQUE d’AVRIL 2024

 

La déconfiture d’Avril

 

Avril ouvrit la bouche

Béant de ne  pouvoir rien dire.

Ses yeux parlaient d’eux-mêmes.

Circonvolutions concentriques

Et concentrées,

Conservant cet air crispé,

Poumons en alerte

Un premier cri pourrait surgir.

Mise en boite de la première dent,

Passent et repassent en boucle

Cheveux d’anges ou de sirènes.

Alerte!!!

Un grincement, grognement

« D’ici à là, y a quoi, tu crois ?

Juste assez, où presque assez de place

Pour implanter, à ce que je vois,

Attends, passe moi la glace, il faut que je vérifie. »

Une douloureuse paresse

S’empare d’Avril.

Alanguie, écoutilles grandes ouvertes,

Hublots écarquillés,

Voute crânienne emplie d’images positives et pensées négatives

Anémones languides, algues luxuriantes,

Défilent.

Où ça ?

Mais « « d’ici à là, y a quoi, tu crois ? juste assez, où presque un siècle de silence».

Le silence de la mer,

Nagent et re nagent les grandes espérances,

Fouillis de multiples impressions.

Avril surnage, apesanteur aquatique

Rêverie engloutie.

C’est fini.

Un dernier regard à l’écran aquarium,

Mâchoire endolorie.

Rendez vous pris pour la prochaine séance.

Dernière séance ?

Avril guette le monstre de douleur,

Réveil brutal, aurait-elle oublié quelque chose ?

Zut, son portable.

Un taxi  au coin de la rue ?

La barbe. Rhubarbe.

Non clous de girofle.

Avril n’en aime pas le goût.

Sa grand mère en mettait partout.

Pour soulager le mal d’amour.

Disait-elle.

Un océan de mal d’être,

Sournois, cogne aux parois

De la grotte  buccale.

Un taxiphone au coin de la rue ?

Non, c’était du temps de grand mère.

Smartphone, dans le sac. Ouf !

« Allo, viens me chercher . »

« Avril, c’est toi ? Je viens te repêcher ? T’es tombée dans le canal? »

 » Viens me chercher.  »

 » Où ça ?  »

« Chez le dentiste. »

« Alors t’es pas tombée dans le canal. »

 » Non, mais je vais tomber dans les pommes, si tu te dépêches pas. »

 » T’es à Vierzon  ? »

 » Oui. Dépêche. »

« Attends,  je surveille la confiture de  rhubarbe, puis j’arrive. Ça y est, elle fait des bulles. »

« T’en a pas pour longtemps ? »

« D’ici à là, y a quoi, tu crois ? juste assez, où presque une petite demi heure ».

Avril ouvrit la bouche

Béant de ne  pouvoir rien dire.

 » Avril, j’entends plus rien. T’es pas fâchée ?  »

Conservant cet air crispé,

Poumons en alerte

Un premier cri pourrait surgir.

« J’ai compris. J’arrive de suite. »

La rhubarbe ! Oh! Non c’est la barbe!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Agenda Ironique de mars 2024

Sur une proposition de TOUT L’OPERA OU PRESQUE

Le thème principal sera « les créatures fantastiques ». Je vous propose donc de nous proposer un texte mettant en scène des créatures fantastiques telles que dragons (avec ou sans pommes), licornes, chat qui disparaît ne laissant derrière lui que son sourire ou autres sirènes (liste non limitative).

En contrainte supplémentaire, que diriez-vous d’utiliser des mots tels que calenture, dictame ou phénakistiscope ? Je vous laisse libre du choix de la forme : pièce de théâtre (avec ou sans didascalie), opéra, nouvelles, poème ou toute autre forme qu’il vous plaira d’utiliser.

Vous pouvez jouer en mettant vos participations en commentaire de ce billet jusqu’au 28 mars, date à laquelle j’ouvrirai la votation pour le ou les gagnants.

 

ENFUMAGE

Tombe de la pierre oisive

Que n’ai-je détourné mon regard

Il  fallut ce maudit hasard

Patatras m’envahit cette fièvre

Causant cette pensée mièvre

Pourquoi étais-je tombé si bas

De Charybde en Scylla.

Coule de la pierre lascive

Le chant de la fugitive

Calenture maudite

Pourquoi ces mots dites

Moi pourquoi un tel émoi

Et toi existes tu

Cheveux de soie entraperçus

De la Lorelei  en sosie.

Impression de fugitive image

Seule reste cette pierre sauvage

Polie de vent

Cheveux s’envolant

Embaumés de dictame

Était-ce un fantasme

Je crus la voir

M’éveillant dans le jour noir

Une musique ronronnante

Parvint dissonante

A mes oreilles un stéthoscope

Je m’étais endormi auscultant un phénakistiscope.

 

 

 

 

 

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AGENDA IRONIQUE DE FEVRIER 2024

Proposé par Photonanie

Il suffit juste d’être  au  courant.

 

ACTE I

Lever de rideau

Un vaste salon, une femme et un homme, élégamment vêtus, la cinquantaine, accoudés à une cheminée sans feu.

Monsieur :Chère amie, fermez donc la porte, et puis votre  bouche par la même occasion. On pourrait nous entendre.

Madame :Germaine!

Entre une servante plutôt âgée.

Germaine: Madame m’a appelée ?

Madame: Oui, tu as encore oublié de fermer la porte.

Germaine: Mais madame n’a pas remarqué. Il n’y a plus de porte. Les huissiers l’ont emportée ce matin.

Madame: La porte! Sors avant que je ne t’y jette!

Germaine sort.

Madame :Monsieur, c’est quoi cette histoire d’huis. Il me siérait d’en savoir un peu plus.

Monsieur: Ma chère, voyez vous, c’est une longue histoire, je … enfin, je devais…pardonnez-moi, mon amie, je crains que les détails de cette histoire ne vous mettent dans l’ennui.

Madame: Cessez donc de tourner autour du pot, et en rond. Asseyez- vous donc,  vous me donnez le tournis! Ah, cette damnée kathisophobie vous aurait-elle repris ?

Monsieur: Non, non, tout est en ordre, de ce côté là.

Madame : Alors, asseyez-vous, donc.

Monsieur: C’est que, il n’y a plus de siège.

Madame: Encore! (aparté) Voilà que ça le reprend. (Fort)Germaine !

Germaine entre.

Germaine: Madame m’a appelée ?

Madame: Apporte un siège pour Monsieur

Germaine: Madame n’est pas au courant?

Madame: Au courant de quoi ?

Germaine: Les huiss…

Madame: Encore cette histoire d’huisserie. Qu’on en finisse !Monsieur, je vous vois tout pâle. Mais, asseyez vous donc. Et toi apporte lui un siège.

Germaine: C’est que je sais pas où aller chercher, il n’y a plus de chaises, de faut…

Madame: Apporte un tabouret, n’importe quoi, que monsieur puisse s’asseoir.

Germaine: Madame n’est pas au cour…

Arrivée d’une jeune personne, vêtements en désordre, chapeau de travers. S’éventant nerveusement, d’un éventail en soie, couleur ponceau, s’apprêtant à ouvrir la bouche, fonce sur Monsieur…

La jeune personne: Georges…

Madame: Georges, voudriez-vous faire les présentations.

Georges: Ma chère, j’ai le regret de vous avouer que…

Germaine: Pardonnez -moi, Madame, j’avais oublié de mettre Madame au cour…

Madame: Oui, Germaine, mettez moi au courant. Cessez de lambiner, c’est ennuyeux à la fin.

Monsieur (en aparté): Les ennuis vont commencer. Tout fort: Oui, Germaine, qu’on en finisse. Cette histoire a assez duré.

Germaine (en aparté): C’est lui qui le dit. Tout fort: Madame, je vous présente Adélaïde, ma nièce, qui vient me seconder au service. Pardonnez moi, tout ceci s’est décidé sur le champ, je veux dire brusquement. Cette pauvre petite vient de perdre ses parents, sans prévenir.

Madame ( ton sardonique): Oui, bien sûr, ce genre de chose est toujours imprévisible, n’est-ce pas ? Georges ? Que vous arrive-t-il, mon ami, quel est cet air effaré ? Craignez vous que je refuse les services de cette pauvre enfant. C’est me faire affront de penser cela. Adèle, mon enfant, je…

Germaine sort.

Georges: Très chère, mon enf…cette enfant se prénomme Adélaïde.

Madame: très bien, ma fille. Désormais, on vous appellera Adèle. Adélaïde me rappelle trop ma petite fille, mon trésor trop tôt disparue…

Adélaïde: Mais je suis Adélaïde !!!

Georges: Mais c’est Adélaïde !!!

Madame se trouve mal.

Georges et Adélaîde sortent de la pièce.  On entend des bruits de baisers et soupirs amoureux, quelques rires et gloussements étouffés « Oh, Georges. »  » Camille, j’ai cru ne jamais y arriver. »   » À quoi, Georges ? »  » Mais à vous…vous savez bien ?  »  » Georges ! Pas ici ! Votre femme pourrait….les voix s’éloignent.

Germaine entre, se précipite vers Madame.

Germaine: Et ben, ils en ont fait de belles, ces deux là. Lui faire croire qu’elle est Adélaïde, sa fille à elle. Alors que Monsieur a tout vendu pour pouvoir offrir à l’autre ce qu’elle voulait; ça, pour être ruiné,  Monsieur est ruiné. Enfin, pas pour tout le monde.

Pendant que Germaine parle, Madame, revenue à elle , retombe en pâmoison. Elle sort.

Le rideau tombe. 

FIN DU PREMIER ACTE

 

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Zazie dans le métro

La Licorne (21 février)

 

ZAZIE DANS LE MÉTRO

Zigzags et onomatopées

Abondent dans mon sens.

Zadig n’aurait pas fait mieux.

Ignorant mon voisin

Et feignant de dormir, les yeux ouverts,

 

Des fois, qu’on me marche sur les pieds.

A l’envers, à l’endroit,

Ne me bousculez pas,

Sans ça, je vous mets un pain.

 

 

Le métro freine, cahotique,

Et vomit les parasites encombrants.

 

Même Zazie en reste bouche bée.

Elle, qui n’a pas sa langue dans sa poche

Taiseuse, pour une fois.

Remarque une étrangeté indéfinissable,

Ouvre la bouche, et c’est reparti, monsieur Queneau.

 

Gazinet, le 9 février 2024

Jacou33

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Dialogue de synonymes

Balbutiement

Défi #806

 

 

 

 

Dialogue de synonymes

« Au commencement était le verbe. »*

Aimer, répondis-je

Qu’est-ce que tu bafouilles?

Aimer, répondis-je encore.

Moins fort, on va t’entendre.

Mais on est tout seuls, murmurais-je.

A l’aube de la création du monde, ça tâtonnait.

Parce que tout était noir.

Parle plus fort, je ne t’entends pas.

Parce que tout était noir.

Pourquoi tu ânonnes.

Je m’applique à bien prononcer les mots, pour que tu me comprennes.

Donc le berceau de l’humanité n’avait pas encore vu le jour, et voilà qu’apparut  sur le seuil ce que l’on appela l’aurore du monde.

Aurore ouvrit la porte, et on entendit un babil, à l’origine de la parole.

Cela s’appelle l’enfance.

Comme dans l’art de la création. La boucle est bouclée.

Arrête de baragouiner! Tu tu tu m’agaces!

Et l’amour, dans tout ça ?

Je ne ke ke ke connais pas la réponse.

Je te reconnais bien là, dès que l’on aborde le sujet, voilà que les bégaiements te reprennent.

Je je je ne ne ne n’aime pas ke ke ke qu’on en parle.

Pourtant « sans amour, qu’est ce que vivre veut dire « .*

* Merci aux inconnus qui ont créé, copié et recopié ces mots.

* *Merci à Jacques Brel.

Gazinet, le 6 février 2024

Jacou33

 

 

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Manif insolite

Écrit pour Bric à Book 442

MANIF INSOLITE

Traction marine

Attraction maritime

Loin de la ville et de ses fureurs.

Pneus remodelés, façon armateur

Loin de la ville et de ses odeurs

Horizon libre, sans pensée

Chasse les nuages et leur obscurité

Classique image d’un instant

Loin de la ville et de ses encombrements.

Gazinet, le 30 janvier 2024

Jacou33

 

 

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L’addiction

Défi 805

 

L’addiction

L’addiction, s’il vous plaît

 

Bien rangée dans sa boîte de coton,

L’addictionn

Montre le bout de son nez.

Mal élevée,

Elle va se nicher

Dans la nourriture, et devient pourriture,

Elle va se poser

Dans les plantes,

Et devient malodorante,

Elle pénètre

Mon être,

Et devient cocaïne.

Je la trouve divine,

Et passe à l’héroïne,

Et dit adieu à ma voisine.

L’addiction, s’il vous plaît.

Gazinet, le 31 janvier 2024

Jacou33

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Qu’est-ce qui cloche ?

Défi 804

Zigoto

Évitez si possible l’acception portugaise

Qu’est-ce qui cloche ?

 

Il était une fois un sonneur de cloches,  bien gras, bien dodu. À chaque heure que dieu fait, on le voyait passer, nonchalant et débonnaire, allant secouer les cloches, pour que chacun sache où il en était de sa journée.Un concurrent du soleil, en quelque sorte.

Un jour, les villageois entendirent  une envolée de cloches, comme jamais cela n’était arrivé, de mémoire de paroissien.

Attroupement sur la place.

 » Il a perdu la tête ?!? »

« Depuis quelques temps, je lui trouve un air bizarre. »

 » L’est fêlé, tu crois? »

 » Les cloches, sûrement pas. Monsieur le Maire les a faites vérifier, pas plus tard que l’an passé. »

 » Des fois…mais qui c’est ce zigomar? »

Une femme se mit à crier:  » Une chauve-souris! »

« Toi aussi, tu serais pas un peu fêlée, la Bernadette  ? Une chauve souris qui sonne les cloches.  »

 » Mais non, j’ai pas dit ça! Regarde là-haut, bon sang. Je vous dit qu’il y a une chauve-souris! Mince , mais c’est qui ce zigoteau? C’est pas notre bedeau. Celui-là il a point de bedaine. »

« Bé oui, c’est qui l’autre qui fait le zouave? »

Cent paire d’yeux scrutent le clocher, observant l’inconnu, zigzaguant comme un beau diable, pendu aux cordes.

« C’est pas notre Zigoto! »

 » C’est bien ce que je disais. C’est pas lui; Celui-là il est tout mince. Mais, attendez, y’a comme un air de ressemblance. »

Cent paire de mains en porte-voix, cent bouches dirigées vers l’intrus:

 » Oh! Du clocher! Vous n’avez rien à faire là! Descendez de suite ! » Les cloches ne carillonnent plus, bien sûr.

Pas de réponse.

« Tu parles, il sera devenu sourd. »

« Les chauves souris! »

« Oh! ça suffit avec ça, la Bernadette. »

 » Moi ? J’ai rien dit! C’était quoi, ça ? »

Un choc sourd, suivi d’une sorte de bruit comme le rebond d’un ballon.

Cent paires de jambes se précipitent vers l’église, stoppant net. Un brouhaha s’ensuit.

« Tu peux pas regarder où tu marches! »

 » Tu savais pas que je te suivais! »

« Tu pouvais pas faire attention! « 

 » J’étais juste derrière! »

« J’ai pas les yeux derrière la tête! »

« Espèce d’andouille, tu m’as déchaussé. »

« T’avais besoin de me coller, comme ça! »

 » Pourquoi, tu t’es arrêté! »

« C’est les autres qui…ah, ben ça alors ! Vous voyez ce que je vois ? »

Une centaine de !!!!!?????…et puis: « Zigoto!!!!!????? »

 » T’as fait le régime ? »

 » Non, moi, c’est Zigoteau. Et je n’ai jamais fait de régime. »

!!!!!!!!!???????, par centaines, assorties d’expressions incrédules, mi- figues-mi raisins, bouches ébahies, sans voix, ni porte-voix.

Chuchotis

 » C’est vrai qu’il parait que quelquefois faire un régime ça peut vous rendre fêlé »

 » Tu crois ? »

 » Mais, vous inquiétez pas pour mon oncle Zigoto, il va très bien. » »

 » Voilà, que ça le reprend. »

 » Oui, je vais très bien. Tu t’es bien amusé, Zigoteau . J’ai entendu ça. T’as trouvé le trésor?

« Oui, mon oncle. Je te remercie. »

« Le trésor !!!!!!!!!!!???????????? »

 » Le trésor de patience. Ahahahaha! Vous pensiez à quoi ? »

Cent têtes, l’air ahuri et circonspect voient s’éloigner, qui rigolent bien, Zigoto et Zigoteau.

 

Gazinet, le 23 janvier 2024

Jacou33

 

 

 

 

 

 

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Bricabook 442

Bric à Book, atelier 442

 

La terre est bleue comme une orange*

Je pris un bain, eau chaude caressant mon ventre,

Luxe et volupté.

Une tunique voilage aérien, m’enveloppa toute,

Douceur et caresse

Un sofa se fit souple et moelleux à mon corps alangui

Émoi et paresse

Je me laissais aller, de jouissance envahie

Patatras, l’oeil bleu

Sussurra impatient

« La terre est bleue comme une orange. »

C’est quoi cette idiotie?

Pensais-je in petto.

Mais il insistait lourdement

Se vautrait dans le creux de mon ventre.

De toute mes forces je le repoussais

Il repartait à l’assaut

De plus belle.

« La terre est bleue comme…une orange. Oui, c’est ça. Seulement t’es pas la terre. Tu me rappelles les yeux de mon mari. On les disait beaux. Il partit avec une autre, séduite par ce  détail visuel et ils s’installèrent dans la ville d’Orange. Fin de l’histoire. Aller, ouste! »

Je pris un bain, eau chaude caressant mon ventre,

Luxe et volupté.

Une tunique voilage aérien, m’enveloppa toute,

Douceur et caresse

Un sofa se fit souple et moelleux à mon corps alangui

Émoi et paresse

Je me laissais aller, de jouissance envahie.

Oubli et renaissance.

 

* Je demande pardon à Paul Éluard pour ce détournement trivial du titre de son poème.

Gazinet, le 23 janvier 2024

Jacou33

 

 

 

 

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