Avril ouvrit la bouche
Béant de ne pouvoir rien dire.
Ses yeux parlaient d’eux-mêmes.
Circonvolutions concentriques
Et concentrées,
Conservant cet air crispé,
Poumons en alerte
Un premier cri pourrait surgir.
Mise en boite de la première dent,
Passent et repassent en boucle
Cheveux d’anges ou de sirènes.
Alerte!!!
Un grincement, grognement
« D’ici à là, y a quoi, tu crois ?
Juste assez, où presque assez de place
Pour implanter, à ce que je vois,
Attends, passe moi la glace, il faut que je vérifie. »
Une douloureuse paresse
S’empare d’Avril.
Alanguie, écoutilles grandes ouvertes,
Hublots écarquillés,
Voute crânienne emplie d’images positives et pensées négatives
Anémones languides, algues luxuriantes,
Défilent.
Où ça ?
Mais « « d’ici à là, y a quoi, tu crois ? juste assez, où presque un siècle de silence».
Le silence de la mer,
Nagent et re nagent les grandes espérances,
Fouillis de multiples impressions.
Avril surnage, apesanteur aquatique
Rêverie engloutie.
C’est fini.
Un dernier regard à l’écran aquarium,
Mâchoire endolorie.
Rendez vous pris pour la prochaine séance.
Dernière séance ?
Avril guette le monstre de douleur,
Réveil brutal, aurait-elle oublié quelque chose ?
Zut, son portable.
Un taxi au coin de la rue ?
La barbe. Rhubarbe.
Non clous de girofle.
Avril n’en aime pas le goût.
Sa grand mère en mettait partout.
Pour soulager le mal d’amour.
Disait-elle.
Un océan de mal d’être,
Sournois, cogne aux parois
De la grotte buccale.
Un taxiphone au coin de la rue ?
Non, c’était du temps de grand mère.
Smartphone, dans le sac. Ouf !
« Allo, viens me chercher . »
« Avril, c’est toi ? Je viens te repêcher ? T’es tombée dans le canal? »
» Viens me chercher. »
» Où ça ? »
« Chez le dentiste. »
« Alors t’es pas tombée dans le canal. »
» Non, mais je vais tomber dans les pommes, si tu te dépêches pas. »
» T’es à Vierzon ? »
» Oui. Dépêche. »
« Attends, je surveille la confiture de rhubarbe, puis j’arrive. Ça y est, elle fait des bulles. »
« T’en a pas pour longtemps ? »
« D’ici à là, y a quoi, tu crois ? juste assez, où presque une petite demi heure ».
Avril ouvrit la bouche
Béant de ne pouvoir rien dire.
» Avril, j’entends plus rien. T’es pas fâchée ? »
Conservant cet air crispé,
Poumons en alerte
Un premier cri pourrait surgir.
« J’ai compris. J’arrive de suite. »
La rhubarbe ! Oh! Non c’est la barbe!
superbe ! et la rhubarbe en refrain !
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Jacou, vous prendrez bien une tartine de déconfiture ?
Grand-merci le clou de l’histoire a rempli sa mission.
Voyons, voyons, c’est cataplasmé de bonnes intentions.
Bravo pour cette belle interprétation de l’agenda des mois du mois.
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Wahouh, très chouette !
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Virtuose de la rhubarbe ! j’en suis encore à chercher l’inspiration 😀
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Vive la rhubarbe. Belle proposition.
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Rage de dents ?
Rage dedans ?
En tout cas, c’est super bien écrit et bien rythmé…
on en oublie presque le rendez-vous douloureux…
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Me faire lire un texte à la rhubarbe alors que je suis en plein processus d’implantation de 2 dents c’est amusant mais la confiture n’est-ce pas un peu trop sucré dans ce cas?😊
Bien rythmé en tout cas 👍
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