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Il était une fois, naquit une belle enfant . Elle était si blanche, , que ses parents l’appelèrent Obeline.
Elle grandit, toujours aussi blanche que du lait. À chaque anniversaire, on lui offrait quelque chose de blanc.
Un chaton tout blanc, aussitôt adopté, choyé,
Vers les années quatre vingt, d’un siècle passé, ou à venir, elle eut la permission d’ aller au bal, chaussée de blanc, dernier cadeau de ses parents. Elle dansa, dansa, son carnet de bal ne pouvant contenir tous les noms de ses cavaliers. Ses chaussures lui blessant les pieds, elle s’en défit, continuant la soirée pieds nus. Ce n’en fut que mieux. Elle se sentait si légère, un papillon.
Toute étourdie, elle se réveilla auprès d’une belle génisse.
- Bonjour , belle Obeline. tu as eu plus de chance que moi.
- ?
- Moi aussi, je m’appelle Obeline. J’ai été transformée en génisse, condamnée le restant de ma vie à donner mon lait à tous les petits veaux gourmands que je porterai.
- Je ne comprends pas; c’est un cauchemar. Une vache qui parle ! Et par dessus le marché qui dit s’appeler Obeline.
Au loin, arrivaient des cavaliers en grand uniforme: « Sa majesté cherche la jeune fille au teint laiteux, pour lui rendre ses souliers. » Obeline sentit le froid sur ses pieds;
- Mince, mes chaussures ! Ce sont les miennes !
- Mes sabots ! C’est les miens !
- Navré, mademoiselle. Ces sabots sont bien ceux de votre compagne.
- Ma compagne ? Mais je rêve ! Vous avez la berlue ! C’est une vache !
- Je vous entends bien, mademoiselle.
- Pour ce qui est d’entendre, pas de doute, mais la vision, vous avez un problème.
- Que nenni, belle dame…je vous vois très bien. Laissez moi vous conter l’histoire d’Obeline. Il était une fois…
- J’ai froid aux pieds. Donnez-moi mes chaussures. Je veux rentrer chez moi.
- Obeline, Obeline, réveille-toi.
- Meuh! Maman, laisse moi dormir.
- Juste un quart d’heure, alors. Tu veux que je remette la couverture sur tes pieds.
- Meuh ! merci.