Agenda Ironique

AGENDA IRONIQUE DE FEVRIER 2022

Sur une proposition « endiablée »de Joséphine Lanesem, voir les détails sur son blog NERVURES ET ENTAILLES

 

EMPÊCHEMENT

 

Je ne suis que douleur,

Entrailles à fleur de peau,

Écorché par une épine.

Quelle mouche m’a donc piqué ?

Martelée en cadence,

Du matin jusqu’au soir,

Du soir jusqu’au matin,,

En sourdine, cette question.

Peut-être une solution.

Souvenir d’enfance,

Blessure cachée,

Ravivée par l’usage, usure excessive,

Poids des ans, accumulés.

Je ne regrette rien,

Sauvée malgré les dangers

Dame Nature l’ayant épargnée.

Quelle inconsciente !

Celle dont je partageais le fardeau,

Avec mon imparfait jumeau,

Moi le gauche, lui le droit.

Lui, impression tout confort,

Alors que je ne suis que douleur.

Lui, planifie à son gré

Alors que je peine à me poser.

Lui, avance posément,

Alors que mes déplacements se font désordonnés.

Lui,  vaillamment affronte les difficultés,

Alors que je les crains,

Redoutant de réveiller cette épine,

Qualifiée de calcanéenne,

Qui loge dans mon talon.

Je vais à cloche-pied,

Osant parfois le pied à terre,

Les os de tout ce corps que je déporte,

Ayant besoin de quelque repos,

Espérant qu’aucune pensée du genre:

« C’est le pied »ne leur vienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

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AGENDA IRONIQUE DE JANVIER 2022

Sur une proposition  de   Lyssamara 

Puisque Janvier est synonyme à la fois de nouveau départ, nouveau bail, nouvelles résolutions voire nouvelle, je vous propose d ’écrire un texte  de bienvenue qui rythme son renouveau avec élan, vivacité et célérité douce. Vous voudrez bien le commencer par cet extrait (tiré d’un journal intime fort célèbre)

« Tandis que les autres demeuraient silencieux, il se mit à aller et venir, fouillant dans tous les tiroirs » et y glisser cette phrase-phare capturée

« Je m’attache très facilement » … où vous rêverez.

Si vous y introduisez quelques de ces mots-ci, on s’approchera du faîte (de l’édifice littéraire évidemment): étendre, galet, sicaire, céphéide, ange, se revancher et revif.

Une farce, l’autre pas

 

« Tandis que les autres demeuraient silencieux, il se mit à aller et venir, fouillant dans tous les tiroirs »

Tous, nous retenions notre respiration, comédiens et spectateurs.

Pour nous, sur la scène du Galet*, cela ne posait aucun problème; mais derrière leurs masques, les spectateurs ne risquaient-ils pas de s’étouffer ?

Cette pièce, voilà plus de deux longues années que nous la répétions, confinements, plus de salle pour répéter, consignes sanitaires, salles de spectacle fermées, comédiens cas contact, départs, nouveaux arrivants, redistribution des rôles…je ne vais pas m’étendre plus sur le sujet.

Revenons à cette pièce, qui sera, pour moi,celle de mon dernier rôle.

Nous sommes au 18ème siècle, Me voici soubrette, au service d’une grande dame, envieuse de tout, au paroxysme de la jalousie,  considérant éclipser les autres  telle une céphéide. N’étant pas née de la dernière pluie, je ne suis pas un ange, et ma maîtresse ne m’impressionne pas, contrairement à ce personnage en train de farfouiller dans les tiroirs d’un secrétaire, nous tenant sous la menace d’un sicaire.

Que cherche-t-il ? Que veut-il ? D’où sort-il ?

En vain, je cherche une réplique. Mes compagnons restent bouche bée. Eux aussi, auraient-ils oublié leurs textes ?

Le pire cauchemar pour un comédien; la panne, cette peur qui nous tient aux tripes, fait dégouliner notre corps, tandis que notre coeur bat la chamade, avant d’entrer en scène; le doute qui nous envahit quand à la qualité de notre jeu…

Quelques toux s’échappent du public…un spectateur se lève, applaudit, toute la salle l’imite, chahut des pieds tapant le sol.

L’inconnu referme tranquillement les tiroirs, pose son arme sur le bureau, s’approche du bord de scène, dans un halo de lumière…

– Comment osez vous ? glapit ma maitresse, Cette lumière est à moi.

Alors, toutes nos répliques fusent. Revif de nos mémoires, un instant paralysées.

Applaudissements, Instants chaleureux, inoubliables, incomparables; ces moments de partage fébriles, la dernière fois pour moi, déjà m’envahit la nostalgie, mais pas de regrets. Je reviendrai ici, spectatrice désormais,

Un bruit me réveille; devant moi l’homme au sicaire.

J’entends « Je m’attache très facilement »

Mais ce n’est pas dans la pièce; il n’est pas dans la pièce ! Et cette arme qu’il tient dans la main, c’est un… c’est un pistolet, ou peut-être un revolver, un colt, un browning, que sais-je, moi, je n’ai jamais su faire la différence.

– La ficelle à rôti est dans le placard sous l’évier. Vous trouverez des cis…

Il disparait; Cela fait déjà deux fois en vingt quatre heures. C’est qui ce bonhomme ? Un prestidigitateur ?

Il revient avec un bouquet de fleurs; plus exactement, me visant de son pistolet, revolver, colt ou browning, enfin j’en sais rien, et attendant, recroquevillée dans mon lit, le bruit, la détonation? peut-être qu’il est équipé d’un silencieux ?, mais dans ce cas les voisins n’en sauront rien, alors que deviendra mon cadavre ?, j’entends:

« Bravo, vous avez été excellente. » Et il me tend un bouquet de fleurs. « Hier soir, j’aurais bien voulu vous féliciter, mais j’ai dû sortir de la pièce. »

 

 

*Le Galet, à l’aspect minéral, est une salle de spectacle, ouverte en octobre 2006, comprenant un amphithéâtre gradiné de 386 places, ainsi qu’un équipement scénique performant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Agenda ironique mars 2022

Pour l’Agenda Ironique, proposé par Nervures et Entailles alias Joséphine Lanesem

« Nous sommes le courage l’une de l’autre. »

Pour l’agenda ironique de mars, je propose ce slogan du féminisme radical sud-coréen.

Le 8 mars est célébré dans le monde entier comme la journée de la femme, soit la femelle de l’humanité, que l’on prive si volontiers et si souvent de son humanité pour la réduire à une simple femelle.

De cette maxime, faites ce que vous voulez. La thématique d’un conte, le vers d’un poème, un discours militant, une analyse de la vertu, ou du vice, la répartie d’un dialogue. Elle me transmet une force qui dépasse le féminisme. Elle nous rappelle que nous tenons l’un par l’autre, que nous subsistons parce qu’ensemble. Si la solidarité exige plus de courage que l’intérêt privé, elle nous en donne tellement en retour, en nous ramenant à l’essence de notre humanité.

Cette consigne n’exclut pas les hommes, bien entendu. C’est l’occasion, messieurs, de chausser nos souliers. J’y ajoute quelques règles stylistiques : j’aimerais une ou plusieurs anaphores et il ne me déplairait pas de voir s’entrelacer quelques chiasmes.

Pour finir, un autre slogan du même mouvement, également splendide et puissant, que vous pouvez aussi glisser entre vos lignes :

« Nous ne sommes pas des fleurs, nous sommes un incendie. »

TOUT SIMPLEMENT FEMME

Si

Femme était contée,

Eve s’appellerait, éternellement fautive,

Matrice première de la féminité, féconde , porteuse d’humanité.

Impure, ainsi, ils en ont décidé, plutôt que de la comprendre, ils ont préféré l’ignorance.

Niant qu’elle puisse être leur égale, peur aveugle, de cet être supposé énigmatique.

Image déformée, existence bafouée, au nom de leur confortable moralité.

Sorcière, ils l’ont brûlée, sexe faible, ils l’ont exploitée, vendue.

Moralisateurs, ils l’ont humiliée, dénigrée, insultée,

Eve, toutes les femmes, ses héritières.

 

 

 

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L’Agenda Ïronique Etrange, L’AÏE de Mars, le mois qui nous rend fous

Écrit en confinement, et le jour du printemps,

L’Agenda Ïronique Etrange, L’AÏE de Mars, le mois des fous,

proposé par Jobougon

Exquis, vous avez dit exquis mon  cher marquis

– Allo ! Monsieur Popples,… vous avez envie de framboises. Vous êtes enceint ? En voilà une bonne nouvelle! Non, c’est pas le cas. Avec votre petite amie, vous ne vous touchez plus, plus de bisous, de câlins…C’est vrai! J’oubliais ! Alors, elle est quand même peut-être enceinte, et c’est elle qui a env…c’est pour vous, vous avez besoin de douceurs, mais mon pauvre monsieur, même si la nature a de l’avance…oui, c’est une catastrophe, ce dérèglement climatique, vous avez raison…qu’est-ce que je disais, moi, ah! oui, les framboises, je n’en ai pas encore dans mon jardin; au supermarché, vous en trouverez des surgelées…ils ont été dévalisés, oui ça je sais, mais qu’est-ce qu’ils vont bien pouvoir en faire ?… Des tartes à la vanille et framboises, parce que en plus ils stockent même les sachets de vanille; on n’est pas en guerre tout de même!…que je suis bête, notre président nous l’a dit « La France est en guerre ». À propos, vous avez vu ils ont recruté tous ces petits jeunes des écoles d’infirmier, et ils les envoient au front, ils osent les sacrifier, z’ont pas honte, monsieur Popples. Pour vos envies, et si on s’envoyait des devinettes, ou, tenez, j’ai une idée, ont va jouer aux cadavres…vous avez raison, c’est un peu déplacé en ces circonstances actuelles, mais, à la guerre comme à la g…excusez-moi, parlons de notre jeu exquis. Bon qui commence ?…ben, je sais pas, moi, on met des gants, on s’envoie le papier par dessus le mur et on se le renvoie…il risque de s’envoler ? Avez-vous une cane à pêche  ? Mettez un crochet au bout du fil, accrochez votre mot, je le décroche, j’ajoute mon mot, etc…

  • Allo, je vous lis le résultat: « « Monsieur Popples a des yeux de framboises et se demande connaissance et contoise ». On continue ? Vous manquez de papier ? Dommage, on commençait à s’amuser. Vous êtes sûr ?…vous l’économisez pour vos besoins personnels; mais le facteur ne passe plus…ah, oui ! Je comprends, c’est pour… pour, enfin, je vois ce que vous voulez dire, et puis, y’a plus de pubs, non plus, dans les boites aux lettres; pour une fois, qu’elles auraient pu servir à quelque chose…remarquez, je m’en plains pas, je dis juste ça, comme ça. Bon, dés que l’un de nous a une idée, on se fait signe. Bonjour à votre amie.

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Trop d’héroïne tue le héros

Ecrit pour Sujet 9/2020 – du 29/02 au 07/03

et pour L’Agenda Ïronique Etrange, L’AÏE de Mars, le mois des fous.

Norman Rockwell – clic et clic

Le mot à insérer facultativement est : HÉROS ou HÉROÏNE

Trop d’héroïne tue le héros

V’la -t’y pas que je me sens empoignée de par la taille.

Un gaillard, que je croyais, v’la t’y pas que je découvre

Un gringalet, triste figure, longue comme un jour sans pain,

Sur son canasson m’y installe, tout en délicatesse chevaleresque.

Comme si quoi, qu’il a peur de me casser.

Par ma foi, me suis ben défendue, mais je l’ouïs dire

 » N’ayez crainte, gente dame, que je  ne vous enlevasse,

Juste un brin de chemin, afin de vous permettre

De prendre quelque repos. »

« Tu parles, lui dis-je, votre seigneurie, j’ai le dos en ravaude.

Et puis, qu’est-ce qui va dire mon maître, que je gardas plus son troupeau,

Adieu, veaux, vaches, cochons…et mon gagne-pain. »

 » Mais, Ma Dame, ils nous accompagnent. »

Ma Dame, pensais-je, in petto et cabrioles, plus loin, mon troupeau au complet.

 » Berlue de mon âme, c’est-y- qui donc, tous ces quidams ? »

Fanfreluches, cornemuses, tournebouilles et confettis,

Rigaudons, fifres et flutiaux,

Drôles d’affutiaux , ces bergères et bergers, nous accompagnent en rigolant.

Je descends de mon attelage, cours vers mes animaux,

L’escogriffe à ma suite; ça sent bon la paille et le foin,

Chansons paillardes, et bons vins.

Je me pince, non je ne rêvas point.

En habits de châtelaine troussée,

Mon maître, revoilà la berlue, berluette, ventripette, esperluette et salut la compagnie

Et cocktails de trompettes, tambours, clavecins,

Sur coussins et cousines à la mode de Caen, , tripettes,

Farfelettes, velours et contrescarpe, escarpins d’escalade,

On y danse, joyeux moulin, meunier ton grain est une folie

On se framboisine, mignotine, mironton, tontaine.

Voici le temps de vous présenter mon mentor, menteries et forfaitures,

Popples, pour les intimes,

Et pour les autres aussi, foi de connaissances ou pas,

Monsieur Popples, mon maître, fraise enchiffonée,

V’la-t-y pas qui s’agenouille: « Dulcinée, mon héroïne,

T’as sauvé mon troupiau. Tout’ ma vie durant et la tienne de vie, sera ma bergère en titre. »

 » Je veux point de vous, et de vos brimades m’sieur mon maître; je veux être libre et courir à ma guise, de par le vaste monde; y faire de belles rencontres. »

« Mais puisque je te dis que j’vas changer. »

 » Nenni, suis point folle de ce côté là. Je vous crois point. Jurez, crachez, tant que vous voulez. Je le connais ce discours Maîtres et valets; servantes et seigneurs de pacotille. Je vous quitte en plaisante et aimable rassurance,   avec eux. »

Les autres, y m’accueillent franchement; pourquoi, il se joint pas à nous Popples. Je leur réponds la vérité, à savoir: Monsieur Popples a des yeux de framboises et se demande connaissance et contoise.

Contoisement, l’horloge des temps a stoppé sa course, et nous voilà joyeusement à conter sans toiser, autres comptes en marmelades, pâtatipâtatés,  naissances à l’aise, couffins garnis, foi de pantins.

Et que la quête continue !

 

 

 

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L’Agenda Ïronique Etrange, L’AÏE de Mars, le mois des fous

Écrit en toute connaissance de cause pour
L’Agenda Ïronique Etrange, L’AÏE de Mars, le mois des fous,

proposé par Jobougon

– Ouvrez la porte et entrez dans le mois, dans le mois de mars, dans le mois des fous. Tremblez mais surtout, ne tremblez pas !
– Vous arrivez doux ?
– C’est que j’en suis toute Giboulée, l’AI m’échut.
– Mais entrez donc, ce que vous allez voir n’est pas encore paru.
Ce mois-ci, il s’agit d’écrire, de décrire, raconter, imaginer que vous êtes dans le moi d’un fou. Vous allez parler de ce que vous voyez, ressentez, imaginez, de l’intérieur de ce moi fou, en vous mettant à la place d’un de « ces êtres étranges et dérangeants » que sont les « fous ».
Toutes les formes d’expressions sont les bienvenues, toutes les formes d’écritures sont recevables, toutes les formulations bizarres seront retenues.
En un mot comme en mille, vous êtes libres d’écrire ce que vous voulez… !!!
Sauf que,,, Ah ah !
Sauf que bien sûr, il y a une contrainte !
Non mais, vous n’allez pas vous en tirer comme ça !
La contrainte ?
Ah, oui, c’est vrai…
Il vous faudra insérer, là où vous voudrez, la phrase suivante :
« Monsieur Popples a des yeux de framboises et se demande connaissance et contoise ».
– Je vous prie de rester courtois, voyons !
Nous aurons jusqu’au 23 mars inclus, quatrième jour du printemps 2020, pour déposer le lien des textes dans les commentaires ci-dessous.
Puis nous voterons du 24 au 30 mars 3 textes sélectionnés parmi ceux,
très nombreux que vous allez écrire. Ainsi que pour celui ou celle d’entre vous, fou ou folle, qui sera désigné pour être l’héritier de l’agenda ironique du mois d’avril.
Ce qui donnera le temps aux retardataires de continuer à faire pleuvoir les giboulées d’écriture avec leur goutte d’eau personnelle si leur temps le nécessite.
Les résultats du vote seront édités à la saint Benjamin, soit, le 31 mars, dernier jour du mois qui ouvre la porte sur le poisson d’avril.
C’est à vous, soyez fous !

 

Du monde entier,  fous et folles, alienez vous.

Un vent à écorner les boeufs,

Souffla toute la sainte journée.

Ce n’est point le temps, me dis-je,

Dans le même panier, mettre tous tes oeufs.

Meuh non, ce diable d’écorneur,

La tête t’aurait-il mise à l’envers.

Les oeufs, c’est à Pâques, qu’on en cause.

Et nous ne sommes qu’en mars.

Mars, par Jupiter, damnation et enfer.

Enfermée, plutôt, écoute moi un peu ce concert.

Laisse toi aller, tu auras esprit plus clair,

Ivresse de la sagesse,

Faudra-t-il qu’après je m’en confesse.

Que nenni, foin de tout ce carnaval,

Hennissement de cheval,

Caracolades des folles en grande tenue,

Cavalcades des fous, que sont -ils devenus?

Ils jouent aux échecs de la déraison.

Envahissent ta maison.

Accueille-les, te voilà des leurs,

Allume à ton plafond, cette lueur.

Je vois un éclair,

Gronde le tonnerre,

Les tambours battent le rappel.

Frappent mains et pieds, au défilé de la diagonale.

Kermesse, poivre et missel, mitre et mitreries,

Acrobatiques et irrévérences, débridons ces confiseries.

Nous folles et fous, ici réunis,

Accueillons en notre idéaliste confrérie,

Monsieur Popples, chantons et scandons avec lui,

Une danse de Saint Guy.

« Monsieur Popples a des yeux de framboise

Et se demande connaissance et contoise. »

Madame Juju aime la confiture

Se lèche les doigts, dans la friture.

Mam’zelle Lili joue de la harpe,

Tandis qu’le vent soulève sa jupe.

Refrain

Nous sommes les fous, nous sommes les fous,

De roi, de reine, y’en a point chez nous.

 

Car voyez vous, on leur a coupé la tête.

Ah quelle horreur, s’écrie la sous-préfète.

Madame Juju lui donne un bisou,

Mam’zelle Julie lui caresse la joue,

Monsieur Popples lui fait les yeux doux.

N’ayez crainte, on vous coup’ra pas vot’cou.

Refrain

Et c’est ainsi qu’la sous préfète,

Et  sa jolie tête de chouette,

Avec nous fit la fête.

De cette histoire, ne savons pas trop la suite.

On croit savoir pourtant un’ chose,

Depuis ce jour,  elle  est partie en goguette,

Avec Popples, qui lui aurait tourné la tête.

Refrain

 

 

 

 

 

 

 

 

Les photos sont extraites du splendide film, qui m’ont accompagnées pour l’écriture de ce texte.

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AGENDA IRONIQUE, le 29 février

On a voté.

Tous les textes ont été appréciés. Je vous remercie de vos contributions ironiques, historiques, oniriques, de vos recherches passionnantes et passionnées pour sauver  ces dix jours.

Conclusion: Notre escargot Gibulène arrive en tête de ces dix jours. Va-t-elle nous réécrire la fable ? Ou bien Carnets ?

Pressentie pour être la prochaine organisatrice de l’agenda, Gibulène a devancé la question, et ce matin a déclaré ce qui suit: « retrouvé ma connexion juste à temps pour me délecter de tous ces textes. Je ne prends pas le risque de choisir je les aime tous………….. et ne suis toujours pas candidate à l’organisation (rhôôôôô, La Coquille, tu exagères !!! ) …….. 😀 »

S’en sont suivis quelques échanges, divertissants , avec Carnets.

L’autre agendacien nommé est Jobougon.

 

Quelques anecdotes propres à ce jour que nous ne reverrons que dans quatre ans:

Dans l’Irlande du Ve siècle, Sainte Bridget se plaignait que les femmes soient obligées d’attendre une hypothétique demande de leur futur mari. Saint Patrick entendit sa requête et déclara le 29 février comme le jour où la femme pourrait désormais demander l’homme en mariage.

La coutume s’est ensuite progressivement répandue dans le monde. En France et au Québec, aux XIXe et XXe siècles, les femmes célibataires pouvaient demander des garçons en mariage, une permission renouvelable tous les quatre ans.

A voir aussi, des réflexions de ces natifs du 29 février sur:

https://www.courrierinternational.com/article/calendrier-29-fevrier-comment-les-bebes-nes-une-annee-bissextile-fetent-leur-anniversaire

https://www.dakaractu.com/Annee-bissextile-les-petites-galeres-des-gens-nes-un-29-fevrier_a147977.html

https://actu.fr/insolite/un-anniversaire-tous-quatre-ans-drole-journee-natifs-29-fevrier_21750833.html

 

Avec une pensée pour quelqu’un qui m’est cher et qui en ce 29 février 2020, fête « son douzième anniversaire ».

Rendez-vous en mars

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Agenda ironique, on vote

Comme le temps a passé, en ce mois de février rallongé

Un jour récupéré, de ces dix jours escamotés,

Il est le moment de voter,

en dix secondes, dix minutes, dix jours, autant de fois que vous le voulez,

Élire à volonté, textes bien emmenés.

Puis s’agira de voter pour celle ou celui que vous désirerez,

Qui de l’agenda martien, devra s’occuper.

Sont nominés:

Gibulène qui nous  emmène nous mettre au vert en Suisse, en compagnie du Vert Galant et des  Mousquetaires, sous la conduite d’un escargot.

Henri et les Suisses

Patchcath préférant rêver d’un saut futuriste de dix jours compressés en un seul, tout en révélant des histoires coquines passées. et un tantinet profanes.

Un saut de dix jours dans le futur

Jobougon qui  relate un sitting de dix jours, étudiants en révolution spatiale et martienne.

Mathématiquement scriptural

La Licorne relate l’extraordinaire coïncidence entre le dernier jour de Sainte Thérèse d’Avila et celui de son enterrement, où Julien céda la place à Grégoire.

Faille temporelle et nombre récurrent

L’impermanence n’est pas un rêve refait l’histoire, récit rocambolesque d’aventuriers sans scrupules.

L’histoire d’Henri IV, c’est selon

Carnets Paresseux nous livre un résumé détaillé de ce que peut faire un écrivain pendant dix jours, qui n’en seraient qu’un sans l’intervention  d’une mystérieuse femme.

l’Abime Abymé

D’Adeline au Grand tetras, en passant par le chien Henry IV, Madeleine, Marcel Proust, pourvu qu’on l’écoute, se racontera toujours des histoires.

 

PRISONNIÈRE DU TEMPS PERDU

N’ayant pu insérer cede tableau, je vous propose de donner vos choix des textes à mon adresse jacou33@laposte.net

Pour le choix du ou de la prochain.e s’occupant du vote, laissez un nom en commentaire sous ce texte.

Résultats, le 29 février.

Un grand MERCI pour vos participations.

 

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AGENDA FEVRIER 2020 le texte

Ecrit pour le sujet de l’agenda ironique 2020, proposé par moi-même.

PRISONNIÈRE DU TEMPS PERDU

 

Ce matin-là, m’installant à la table du petit déjeuner,  près de mes couverts, se trouvait un pli, à moi adressé, dont je pris connaissance, ‘

 » Monsieur, ne m’en veuillez pas de vous quitter ainsi; je ne puis plus longtemps, près de vous, demeurer, étant dans le devoir de tenir compagnie à une de mes très chères amies, afin de la soulager d’un chagrin, dont je ne puis, ici, révéler la teneur. Soyez remercié de ces quelques dix jours, passés chez vous. Adeline  »

– Monsieur a terminé ?

– Oui ! Non ! grognais-je.

 » Bien chère Adeline, très affligé de votre absence, espérant vous revoir bientôt, afin que nous reprenions ces conversations à bâtons rompus, appréciant beaucoup votre faculté d’écoute attentive, et tout l’intérêt que vous portez à mes récits. Transmettez mes salutations à votre amie, et à très bientôt, j’espère. M. Proust. »

J’essayais bien d’entretenir des conversations et autres idées avec Madeleine, ma gouvernante, mais celle-ci ayant fort à faire avec l’entretien de la maison, ses multiples et divers travaux, ne put me prêter autant, ni longuement, son oreille attentive, absorbée, qu’elle était dans ses tâches domestiques, allant jusqu’à étouffer quelque bâillement en ma présence.

Je décidais de me confier à Henri IV, mon chien, baptisé ainsi, car, étant d’aimable compagnie,  il agitait souvent sa queue ébouriffée de longs poils blancs. Nous passions agréables moments à l’ombre des  arbres de la propriété, les yeux langoureux de mon fidèle tétrapode canin, posés sur moi, oreilles dressées, à l’écoute parfaite de mes soliloques, museau reposant, confiant, sur mes genoux.

Tout était ainsi, les jours passaient riches en dialogues, Henri IV se pourléchant les babines, les arbres nous offraient des parfums fleuris, nos narines en frémissaient, nous goûtions des plaisirs simples, images parfaites des bonheurs journaliers.

Arriva une lettre, que, joyeusement, je décachetais, imaginant le retour d’Adeline:

 » Monsieur Proust, Adeline, après avoir séjourné chez nous,  s’en est allée, nous confiant le soin de vous faire part de ses intentions. Sachez qu’elle n’envisage nullement de s’installer chez vous, d’autant que nous l’avons accueillie, lui trouvant  air maussade, allant au delà de la mélancolie, et, de ce fait, nous nous sommes employés à la faire revenir à la vie, lui offrant maintes distractions, visites amicales et réjouissances mondaines. C’est au cours d’une de ces sorties, fort prisées d’Adeline, qu’elle se confia à nous, nous avouant, tel quel, que chez vous, elle avait perdu dix longues journées, à vous entendre, écouter disserter sur les moeurs, le temps qui passe et celui qu’il fait…que jamais, au grand jamais elle ne pourrait supporter ne serait-ce qu’une infime seconde à nouveau votre compagnie, qu’elle vous laissait seul avec votre recherche du temps perdu, qu’elle avait d’autres choses à faire que de tenir compagnie à un homme aussi ennuyeux.  Votre serviteur Monsieur Swann. »

Les bras m’en tombèrent. J’avais perdu ma jeune fille en fleurs. Certes, je constatais,  parfois,  yeux rêveurs, air lointain,  main discrètement prompte à étouffer un bâillement, mais imaginais plutôt un esprit vagabondant, imagination nourrie du sens de mes paroles, choisies, riches en émotions, réflexions pertinentes. Déception, cette petite avait donc disparu de ma sphère, je me sentais  quelque peu  trahi, et décidais qu’à l’avenir je choisirais mieux mon auditoire…tel  mon fidèle Henri IV, dévoué corps et âme, que je retrouvais, les yeux clos, ronflant tout son soul, quand,  filant bondissant, train arrière ramassé, traversa un buisson épineux, disparaissant à ma vue.

Vers Guermantes ou du côté de chez Swann?

Un lointain glouglou, envol précipité de plumes noires, se posa devant moi, un oiseau majestueux, qu’immobile, j’observais. Allais-je tenter d’en faire  mon nouveau témoin auditif ? J’assistais alors à un spectacle magnifiquement magique, une roue emplumée orna le volatile, et je reconnus  ces plumes  dont Adeline aimait orner ses chapeaux, à moins que ce ne fut des plumes d’autruche, penchant plutôt pour cela, n’imaginant pas l’adorable jeune fille arracher la belle garniture de cet oiseau.

Donc Adeline cherchait à regagner ces dix jours prétendument perdus chez moi, et Henri IV, n’étant pas revenu, Madeleine trop prise par son travail, je parlais à mon nouveau compagnon, le Grand Tétras.

Ainsi, je partageais avec lui mes nouvelles réflexions intitulées  » Prisonnière du temps perdu. », où il était question d’une jeune fille en pleurs, des plaisirs et des jours passés à ses côtés, sans que moi, Marcel Proust*, ne  doutant, un seul instant, que mes trop longues phrases lassent la belle Adeline, au point qu’elle s’enfuit, retrouvant quelque galant, mieux assorti.. Même, il m’inspira ceci:

Ma muse ai perdu,

Vers elle, Henri quatre, s’en fut.

O’ Grand Tetras, sois le bienvenu,

Écouter la prisonnière des temps perdus.

Adeline m’écrivit,  » Monsieur, voici la raison de ma fuite; mon amie, victime d’un abandon, je me devais de la consoler, afin qu’elle reprenne goût à la vie, l’emmenant donc vers des plaisirs et distractions, qui lui firent enfin oublier ses tristes émois, si bien qu’elle décréta un jour: « Un de perdu, dix de retrouvés. », ce qui montre bien à quel point elle est guérie. »

  • Un de perdu, dix de retrouvés, et moi, alors ? m’offusquais-je.
  • Vous avez dit, monsieur ?
  • Rien, ma bonne Madeleine. Viens t’asseoir près de moi, et bavardons.
  • Ce serait avec plaisir, monsieur, mais j’ai encore beaucoup de travail.

 

 

*Il s’agit d’un homonyme.  ;D

 

PS: je voudrais m’excuser de n’avoir pas encore répondu, ni commenté les  textes des participant.e.s; mon calendrier étant un peu bousculé, ces temps-ci (peut-être  ces fameux dix jours :D). Je vais les lire très bientôt. Merci à vous d’avoir illustré ma proposition.

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Agenda ironique février 2020 Dernière minute

Oyez, oyez, La Licorne, m’informe ce jour,  que les dix jours disparus ne l’auraient pas été en octobre 1582, mais en décembre de la même année, les 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19 décembre 1582, et non pas les  5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13,14 octobre.

Un extrait de l’info envoyée par notre chère Licorne, à lire en entier sur

Le 24 février 1582, Grégoire XIII promulgue donc son nouveau calendrier, le fameux Calendrier Grégorien en Espagne et dans tous les États pontificaux qui, dans la nuit du 4 octobre passèrent directement au 15 !

La France n’adopta le calendrier Grégorien que 2 mois plus tard, dans la nuit du 9 décembre 1582.

Bien sûr, la bulle pontificale Inter Gravissimas du 24 février 1582, par laquelle décision est prise de « faire disparaitre » dix jours du calendrier julien, fut appliquée, non sans quelques difficultés.

Pour en connaitre plus c’est sur

Alors, forts de ces révélations, qui ne semblent pas être une feyque niouze, traduire par fausse nouvelle, ouf, ça mieux en le disant comme cela, ou bien falsa fama, dixit Reverso, faites comme bon vous semblera, les consignes restant les mêmes.

 

 

 

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