ECRITURE CREATIVE

Le temps d’une parenthèse

Ecrit pour

Proposition 184 – Au-delà des fenêtres

Pour savoir ce qui se passe dans le monde en période de confinement, il y a la radio et les réseaux sociaux. Pour savoir ce qui se passe dans la rue, ou dans les champs il y a les fenêtres. Et nous n’apercevons pas ou n’entendons pas forcément les mêmes choses qu’avant, confinés dans nos intérieurs. Le silence de la ville est pesant, et en même temps, nous pouvons distinguer ou remarquer des choses que nous avions oubliées. La campagne nous parait suspendue, et pourtant la vie dehors continue. Racontez, choisissez bien les mots de sorte que le lecteur ressente ce que vous voyez ou que vous entendez comme s’il y était. Il y a bien encore quelques passants, quelques voisins qui sortent quand même, quelques animaux errants. Le lecteur doit ressentir votre état d’âme au moment où vous observez l’extérieur. Peut-être même que celui-ci se reflétera dans le paysage et le transformera. Faites appel à tous vos sens.

Vous pouvez nous le conter sous forme de poème ou de prose.

Le temps d’une parenthèse

Le jardin a mis sa tenue vert printemps

Par dessus le mur, grondent,

Quelques moteurs de camions.

Un avion, serait-il sanitaire ?

Vole au-dessus de ma maison.

Les éboueurs font leur tournée

Comme si rien n’avait changé.

Sauf leurs vies,

Perpétuellement mise en danger.

Ma boite aux lettres,

Une seule fois remplie,

Le facteur se confine.

Comme je le comprends.

Il y a assez de gens,

Qu’aujourd’hui, on assassine.

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Convoitise honnêtement méritée

Écrit pour, proposition 179

Proposition 179 – Poème en prose

Je vous laisse vous imprégner du poème en prose « le pain » de Francis Ponge – Le parti pris des choses (1942), ou bien encore « les fenêtres » de Baudelaire – Petits poèmes en prose (1869), que vous trouverez sur le net.

A partir de là, je vous demande de nous livrer un regard nouveau sur un objet banal en invitant le lecteur au rêve et à l’émerveillement. Pour rappel, la prose est l’art d’écrire ou de parler pour exprimer sa pensée ou ses émotions sans faire appel à une mise en forme poétique versifiée.

Convoitise honnêtement méritée

Un reflet sur l’herbe, le soleil a pâli depuis longtemps.

Quel est donc ce phénomène? Une pie tatillonne jacasse à son intention.

Suspecte attitude de ce volatile bavard; fascinée par le spectacle, Mariette tente une prudente approche.

Criaillerie infernale, menaces au-dessus de sa tête, bec acéré, coléreuse envolée de plumes.

« Non mais, l’oiseau, crois-tu m’effrayer, je suis dans mon jardin. Retourne au nid, voir si j’y suis. »

L’oiseau persiste, la servante aussi, ce n’est pas cet animal malpoli qui va la faire renoncer.

Rutilante, éclat argenté quelque peu rouillé, grattoir improvisé,

Fourche tordue, oubliée là, les travaux de printemps interrompus,

Vaillante à débusquer racines indésirables, tracer sillons, graines bien alignées,

Mottes de terre allégée, mousses et herbes démasquées…

Toujours  là, à m’observer, regard couleur nuit,  patiente l’agasse.

Plus rapide qu’elle, Mariette me ramasse.

Elle va me briquer, m’astiquer, foi de moi, brillance bien méritée…

L’autre n’a pas renoncé; la suit pas à pas, bel oiseau, habit de demi deuil.

« Et toi, grattoir improvisé, je vais te coucher dans un écrin, satin moiré. »

 » Et toi, brillant objet, sur lit de paille te déposerai, caché parmi mes trésors. »

« Et moi, plus jamais salissante et dégradante corvée ne veut faire,

Enfin retrouver mes congénères, aspirer à goûter savoureux mets,

Décorer nappe de lin brodée, compagne du couteau argenté, murmures cristallins,

Bruits feutrés d’une serviette dépliée, reposer sur une porcelaine finement décorée,

Marquises poudrées, angelots rieurs, tendrement amoureux,

S’enfoncer jusqu’au vertige dans de tendres chairs, folâtrer parmi les feuilles d’ une craquante salade,

Manipulée élégamment, portée à une bouche, effleurant lèvres pulpeuses, enfin pouv…

Je chute, sol carrelé, peau et plumes m’effleurent, cris et caquètements, je glisse…

Noir de ma cachette, prison étouffante, bruits de dispute lointaine. »

 » Non madame, je n’ai rien volé, madame est injuste, qu’est-ce que je vais devenir ? »

Pleurs, portes claquées, je plane, abandonnée dans mon linceul, heurte durement un obstacle,

« Aie!, et ça, c’est quoi ? Répondez ! »

 » Je ne l’ai pas volée, je vous jure ! Madame l’a oubliée au jardin. Je voulais la remettre à sa place.

Mais avant, il faut que je la nettoie. Madame voudrait-elle que je la range dans cet état, toute crottée,

Regardez, une branche est tordue. »

« Faites en ce que vous voulez, curez-vous les dents, grattez-vous le dos, jetez-la, je m’en moque ! »

 » On voit bien que madame est née avec une cuiller en or dans la bouche. Si vous le permettez, je vais la garder,

J’en ferai mes dimanches, de cette fourchette. »

 

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Il suffit d’être sur le pont

Ecrit pour, proposition 157

J’ai semé quelques œufs dans l’atelier. Il y en a trois sortes, les œufs « personnages », les œufs « Action » et les œufs « Lieu ».  Piocher dans chacun de ces œufs et écrire une courte histoire basée sur ces éléments :

Les œufs « Personnages »: Un dentiste psychopathe/ Une chorégraphe célèbre en mal d’amour/Un vieil alcoolique amnésique/Une ado rebelle/un enfant prodige/Le conservateur d’un musée improbable/Une magicienne à la retraite/Un professeur idéaliste dépressif/Un toiletteur professionnel pour animaux de compagnie/Un marin fragile amoureux de musique classique

Les œufs « Action » : Part en voyage / Perd un pari /Voit quelqu’un de familier dans un club de striptease /Peut revenir dans le passé et changer une chose/Part en lune de miel seul(e) /Organise un diner pour la première fois/Vole accidentellement quelque chose d’inestimable/Devient célèbre du jour au lendemain/Confesse un terrible secret/Se réveille chauve.

Les œufs « Lieu » : Dans un bistrot malfamé/ Dans un cimetière en rase campagne/ Aux Chutes du Niagara/un motel miteux de Chicago/ au cœur de la Taïga sibérienne/ au sommet du World Trade Center/ Dans un bar à chats / Au fin fond de la Thaïlande / Dans une réserve indienne / sur un bateau de pêche en route pour l’Alaska/

Une histoire = un personnage, une action, un lieu, choisis dans la liste des « œufs »

Il suffit d’être sur le pont

Il est des petits matins fraîcheur,

Où l’on aimerait un peu de chaleur.

Les albatros taquinent les pêcheurs,

Sans se soucier du conservateur.

Celui-ci a pris un bateau, au hasard,

Quittant  un lieu devenu trop casanier et  son sempiternel bazar.

Las de le recenser, choses classées à part,

Collection de mots bizarres,

Échecs scolaires et fils à la patte,

A mis la clé sous la porte.

Ce jour de départ, direction la gare.

Panne, grève ou retard,

Pas un seul train, ce jour, ne démarre.

Abandonnant la solution ferroviaire,

Se décide pour la voie des airs.

Passant devant un embarcadère,

Imagine un voyage sur les eaux.

Pourquoi pas ce bateau ?

Avise une passerelle.

Un marin l’interpelle.

« Holà, monsieur,

Sur le champ quittez ces lieux. »

Notre conservateur, collectionneur d’accents,

Tout en le notant,

Ne s’arrête pas pour autant.

 » Acceptez que je devienne votre clandestin

Et avec vous, fasse un bout de chemin »

L’homme du bateau, interloqué,

Sans broncher, le regarde monter.

 » A nous deux, l’aventure,

Et voguons bâbord amures. »

Notre conservateur collectionnant aussi des idées reçues,

De certaines, se défaire, n’a pas voulu.

Mais revenons à ce fameux matin frileux.

Jetant, par le hublot, un oeil curieux,

Sur le pont, notre conservateur se précipite:

 » Où sommes-nous ? demande-t-il, la mine déconfite.

 » En route pour l’Alaska. »

 » Pour qui sonne ce glas ? »

 » Pour prévenir les icebergs. »

« Mais à quoi cela sert ? »

 » Pour qu’ils s’écartent devant nous. »

N’importe qui, cette histoire de fou,

Aurait décontenancé.

Mais en conservateur passionné,

Et d’aventures sans lendemain, collectionneur,

Ceci le mit d’excellente humeur,

Prenant de bon coeur,

Ce que, il y a peu,  mauvaise fortune,  pensait.

Voilà un voyage à conserver,

Se frotta-t-il les mains.

 

 

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Idolâtrie

 Ecrit pour ,proposition 156
 
L’idée m’est venue de ce constat que j’entends en ce moment presque tous les jours – mauvais temps oblige – « Je ne peux pas imaginer ma vie sans soleil »…
Et vous, vous ne pourriez pas imaginer votre vie sans quoi, sans qui ?
 
 Idolâtrie
Vivre sans le murmure des vagues océanes,
Friselis du sable, sculpté par les marées,
Bulles et crépitements de l’eau,
Rêves infinis,
Laisser mes pensées errer,
Repos de mes inquiétudes.
Vivre sans cette force, immense,
Ces horizons mystérieux,
Une nostalgie à étreindre mon coeur,
Je voudrais le posséder tout entier.
Il me bouleverse,
Joie et je suis subjuguée.
Vivre et l’aduler.
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Robe blanche

Ecrit pour , 150ème

L’été s’achève. C’est l’occasion de faire un tour dans sa penderie pour faire un peu de tri avant l’automne. L’idée de cette 150ème proposition est que vous choisissiez un vêtement parmi tous les autres. Sentez-le, ressentez-le, rapprochez-vous de lui, racontez-le. Essayez de vous écarter de la description « concrète » du tissu, mais évoquez plutôt ce qu’il suggère comme sensation, l’image qu’il renvoie, la charge émotionnelle que vous ressentez en le retrouvant au fond de l’armoire, les lieux sur lesquels il vous a promené, écoutez ce qu’il vous raconte… Du vieux tee-shirt que l’on croit insignifiant mais que l’on ne peut se résoudre à jeter, à la très élégante robe rouge que vous n’avez portée qu’à une seule occasion, je suis certaine que vous trouverez de quoi construire un texte tout en sensualité.  

Robe blanche

Pendouillant dans le placard, entourée de colifichets désormais inutiles, tu attends qu’un regard se pose sur toi. Tu étais attirante, dans la vitrine d’un loueur de costumes, aperçue par hasard dans une rue de Paris. C’est toi qu’il me fallait; mais je n’osais…je n’étais pas faite pour toi. Et puis, en quelle autre occasion te porterais-je, si ce n’est ces quelques rares et  éphémères apparitions (qu’il n’y en eût qu’une seule, cela n’était pas prévu) , le temps d’une illusion imparfaite. Je t’achetais, ravie, n’y croyant pas…l’habit ne faisant pas tout. Te revêtir, arranger autour de moi ton plissé soleil, tenter d’ajuster le bustier à ma poitrine, oser, timidement, apercevoir mon image  dans le miroir de la chambre d’hôtel.

Ma foi, cela pouvait aller…il me fallait des chaussures. Sur le boulevard des Italiens, blanches, talons compensés, confortables, mais coquettes.

Festival « Les Scènes Buissonnières », beau village,  au confluent de la rive droite de la Garonne, et du Gat Mort.

Voici la fameuse  » Partie de cartes »,  suivie de  quelques répliques du »Dîner de cons ». C’est à nous. Tu joues ton rôle à merveille.

Rideau.

Une très jeune spectatrice m’aborde: « Tu es très belle ».

Je revois la scène, ta scène.

« I wanna be loved by you Just you and nobody else but you
I wanna be loved by you alone Pooh pooh bee doo ! »

Dans mon oreille, des trémolos langoureux, sensuels, et je chante, souriante, emballée; et Rita qui tarde à me donner la réplique. Alors j’enchaîne, séductrice,

« Happy birthday to you Happy birthday to you
Happy birthday Mister President
Happy birthday to you »

De retour chez moi, je m’apercevrais que je t’ai oubliée dans un vestiaire. Heureusement, tu me fus rendue intacte. Toi, incarnation sublimée, et moi,  dialoguant avec une Rita  usée, néanmoins lucide, essayant de raisonner une Marylin vieillie, toujours aussi ingénument candide, follement généreuse, et sensuelle en diable,  que  je tentais d’incarner. Le rôle,  écrit pour nous,  parce que, simple boutade, j’ avais dit, un jour: « Je veux être Marilyn ou rien. »

La suite de la tournée n’a jamais  eu lieu…ce fut notre seule représentation.

« I wanna be loved by you Just you and nobody else but you
I wanna be loved by you alone Pooh pooh bee doo ! »

 

 

 

 

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Délivrance

Ecrit pour Proposition 149, un logorallye et les mots:
bastingage – coquelicot – poudre – conditionnement – gourmandise – nain(e) – timbale – huit – soulier – insipide

Délivrance

Poudre insipide,
Mes mains coquelicots t’ont déversée par-dessus le bastingage.
Je marche sans souliers, gourmandise de mon corps,
Pour cette liberté, sans conditionnement.
Naine, une mouette piaille,
Au-dessus de ma tête, son vol dessine un grand huit.
Une timbale, que le roulis déplace, heurte mon pied,
Le ciel, à nouveau pur,
Je me permets  d’espérer.
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Étrange rencontre

Écrit pour ,  proposition 148
Le détail qui tue
« Il ne faut pas toujours développer. Il faut parfois « faire bruire » des pensées. »
 Klaus Speidel
Plutôt qu’une description qui n’en finit jamais et sur laquelle parfois on fait l’impasse parce que trop longue ou trop dense, un petit détail bien observé dans un paragraphe permet souvent de mieux impliquer le lecteur dans votre histoire. C’est « le détail juste », cette observation pertinente et crédible (ni trop cliché, ni trop originale) qui rend le détail réel.                                                                                                                                                                                                                                
L’idée de cette proposition est de jouer du détail juste sur un lieu, des personnages, ou une situation en faisant appel aux 5 sens du lecteur (dont le toucher, l’odeur et le goût, souvent mis de côté).

Étrange rencontre

Clapotis chuchoté,
Ondulations turquoise,
Gouttelettes transparentes,
Ma peau rafraichie, main aquatique,
Jumelles maritimes au ras de la surface paisible.
RAS, aucun reflet nuageux, juste un miroir traversé de zébrures dorées.
Amicalement la brise caresse mon corps, mon âme,
Odeurs tièdes de pins résineux,
Cris lascifs de  gloutons goélands.
Un OFNI, flotte là-bas, horizontal.
Tronc d’arbre?
Clapot chuintant,
Vaguelettes inoffensives,
Mes mains ajustent l’instrument voyeur.
Bercé par les flots, dérivant lentement,
L’objet allongé se rapproche.
Un corps! Un noyé?
Accident? Assassinat?
Boursouflée, une forme humaine frôle la coque,
Silence angoissé du bateau.
Lèvres pulpeuses,
Seins modelés parfaits,
Cuisses fuselées.
Indifférente, elle s’éloigne vers un destin inconnu,
Sous nos sourires rieurs.
C’était une poupée gonflable.
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V comme Voir Venise

Dans Olympe de Clèves Alexandre Dumas père écrivait Voir Naples et mourir, dit le Napolitain, Qui n’a pas vu Séville n’a rien vu, dit l’Andalou, Rester à la porte d’Avignon, c’est rester à la porte du paradis, dit le Provençal.

Stendhal lui, follement amoureux de la ville de Naples, estimait qu’il fallait au moins avoir vu Naples une fois dans sa vie avant de mourir !

Goethe écrivait dans son journal de voyage en Italie, de Neapolis:  « Quoi qu’on dise, quoi qu’on raconte ou qu’on dépeigne, Naples dépasse tout: la rive, la baie, le golfe, le Vésuve, la ville, les campagnes voisines, les châteaux, les promenades… J’excuse tous ceux à qui la vue de Naples fait perdre les sens »

Cette expression est souvent utilisée pour dire qu’un site est d’une telle beauté, qu’une fois qu’on l’a vu, le reste n’a plus aucune importance et on peut mourir en paix. On pourrait l’évoquer aussi pour une personne dont l’âme nous aurait particulièrement séduite.

Au cours de vos voyages, vous vous êtes certainement déjà fait cette réflexion. Au cours de vos rencontres aussi. L’idée de cette 147ème proposition est de nous parler d’un endroit que vous aurez particulièrement aimé.

V comme Voir Venise

Elle est là. J’y suis. Ça fait longtemps que je t’attends. Eblouissement vertigineux, inimaginable.
J’y suis seule. Moi, seule. Toi avec moi, pour moi.
Je t’aime. Tu es unique. Je suis unique. Les autres ne comptent pas, ne savent pas. Ils n’ont pas le droit de t’aimer. Tu es à moi, rien qu’à moi. Amour dont mon corps est plein dans les moindres recoins. Tout a disparu. Il n’y a que toi. Je ne veux plus revenir sur terre. Je voudrais être à toi pour toujours.

Ecrit le 18 janvier 2010, au cours d’un atelier d’écriture théâtralisée sur l’Amour, avec Catherine Zambon. Il s’agissait de décrire « La première fois ».

 

 

 

 
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Hasard quand tu nous tiens…

Ecrit pour , proposition 146
Les cartes ont la parole
 
Cartes des chemins de France, carte marine, carte du ciel, carte du cœur… Promenez-vous et écrivez votre propre itinéraire… !   le thème du mois est le mot « carte ». Mauvaises ou bonnes cartes, allez-vous les brouiller, les étaler ou tout simplement jouer cartes sur table ? A moins que vous ne préfériez vous écrouler comme un château de cartes ? Piochez la bonne carte et votre texte viendra tout seul…
Hasard, quand tu nous tiens…
Une page
Deux mains
Dessinent un chemin.
Déjà se devine le rivage.
Un fleuve sinuant, serein.
Une page
Deux têtes se penchent,
Inscrivent des pensées.
Doucement se déchiffrent.
Une rencontre est née.
Une page
Un destin.
Sur la Carte du Tendre,
Ont rendez-vous.
 
 

 

 

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Le portrait fatal

 

Ecrit pourlogo-reduit-ecriture-creativedu mois de mars. Proposition 145. Explications en fin de page.

Et proposé pourlogo-poesie

 

Le portrait fatal

Je ne suis plus d’ailleurs,

Mon aujourd’hui se détisse,

A la triste lueur qui reste de mon âme.

Demain n’est pas venu,

Où ma vie ne s’exprime plus.

Je ne suis plus de la-bas,

Encore en fuite de mes espoirs,

Pouvoirs flétris,

Mondanité des illusions.

Le bonheur, dérisoire chiffon,

Trempé de hontes et renoncements.

Je ne suis plus, dérivant,

A la merci d’une vague d’amertume,

Perdu dans l’océan indifférence,

Mendiant l’humanité,

Mes semblables s’irritent,

Combat de l’ignorance,

Juste une lueur,

Respect pour ce que je donne,

Et non ce qu’ils croient de moi.

Le bien ici, mal ailleurs,

Une vie sans destin,

Une partance en fuite,

Migrant de l’éternité.

Un certain critique littéraire de l’époque, M. Eugène Crepet a eu la bonne idée d’acquérir à la vente de Poulet-Malassis, l’original des liasses de manuscrits ébauchés de Baudelaire. En dépouillant ce monceau de notes rapides, d’ébauches encore vagues, de feuillets où Baudelaire jetait sa pensée toute chaude, il est arrivé à dresser une liste considérable d’œuvres projetées que Baudelaire n’a pas pu écrire avant de mourir et dont les titres, souvent bizarres, ne devaient certainement pas être définitifs.

Ces titres sont les suivants : Le marquis invisible. Le portrait fatal. L’amour parricide. L’almanach. La fin du monde. Pile ou face. Le triomphe du jeune Boniface. La Licorne. La maîtresse de l’idiot. Une brebis galeuse. Une infâme adorée. L’automate. Les enseignements d’un monstre. Le crime au collège. Le catéchisme de la femme aimée. Le mari corrupteur. Les monstres. Les heureux de ce monde. Le monde sous-marin. Une ville dans une ville. Les mineurs. Le rêve prophète. Le prétendant malgache. Le fou raisonnable et la belle aventurière. Le déserteur. Le boa. Une rancune.

Vous choisirez l’un de ces titres et tisserez votre texte en conséquence. A la manière de Baudelaire, vous l’écrirez en vers ou en prose, en nouvelle ou en récit et l’adapterez à notre époque actuelle.

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