DES LETTRES UN MOT MYSTERE

Sirène et queue de poison

Avec E E I U U B N S S S R pour Des lettres, un Mot mystère, proposé par Lilousoleil

Sirène et queue de poison

  • Roger, qu’est-ce que tu regardes ?
  • Y’a les nouveaux voisins qui emménagent.

Les anciens, des bénis oui-oui étaient enfin partis. Curieuse, moi aussi, je m’approchais de la fenêtre, et ce que je vis…j’en ressens encore aujourd’hui les effets.

Beaux comme des dieux ! Ça allait nous changer.

Lui, à vous faire bruisser les papilles, briser tous les codes de la retenue et de la bienséance. Comment autant de perfections bénies, pouvaient-elles être réunies en un seul être ?

Quand à elle, à l’attitude de mon mari…

  • Roger, tu viens, on mange.

Je sentis comme un regret. Nous mangeâmes en silence, épiant les bruits de l’autre côté.

  • Et si,..

Ensemble, nous avions parlé, d’un élan bissé. Puis, plus rien. Après le café, on essuie la vaisselle. « Toc, toc ».

Devant la porte, corps de sirène, la voisine. Mon mari essuie et reéssuie la vaisselle. Le torchon frotte et refrotte la même assiette, bientôt, on pourra voir au travers.

  • Bonjour, entrez. Soyez la bienvenue.

Bruit de vaisselle brisée. C’est bien ce que je pensais; l’assiette n’a pas résisté à l’ adoration de Roger. Pourvu que la voisine ne vienne pas trop souvent, sinon, on aura bientôt plus de vaisselle.

  • Oh! Quel dommage ! Une si jolie assiette.

Si elle continue à parler, il va nous casser autre chose.

  • Ma mère était brunisseuse. Si vous voulez, je vous montrerai les assiettes qu’elle a décorées. Quand nous serons installés.

Espérons qu’ il cassera rien chez elle.

  • Ce sera avec plaisir. Vous voulez qu’on vous aide ?
  • Vous feriez cela ? Je n’osais pas vous le demander.
  • Avec plaisir, répond Roger, qui essuie un verre.
  • Quand ? Tout de suite, si vous voulez.
  • Vous feriez cela ?

Elle manque de vocabulaire, ou quoi ? Sinueuse, une vilaine pensée traverse mon cerveau. En tous les cas, le verre est sauvé.

La porte de la maison voisine s’ouvre:

  • Chérie, tu as vu les voisins ? Ils sont comment? Lui, derrière la vitre, il avait pas un air des plus rusés, et elle, enfin, ils sont bien assortis, ces deux-là, si tu vois ce que je v…

Il nous aperçoit. La briseuse de ménage, d’une voix, qu’elle voudrait rieuse, tente un « Ne l’écoutez pas, il adore plaisanter. »

  • Ce sera sans nous.

Retour à la maison.  Roger a le sourire en berne, et moi, je ressens comme un regret de nos anciens voisins.

 

 

 

 

 

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Qui vivra verra

Ecrit pour DES LETTRES, UN MOT MYSTÈRE, proposé par Lilousoleil

E E E I I I O O L L H P P P D T R

 

Qui vivra verra

  • C’est grave docteur ?

Tout avait commencé en cours de français. J’aimais bien cette matière, et pourtant…

Déjà, un précédent ennuyeux en cours de math « Mademoiselle, ce que je dis, coule sur vous comme la pluie sur les ailes d’un canard ! »

Bon, je ne vais pas passer en revue les aléas de ma vie de lycéenne.

  • C’est grave docteur ?

Bien décidée à ne piper mot, je laissais Odile, ma mère et Dieter, mon père, phlipper* grave ( de mon temps, on disait en proie aux soucis). J’avais décidé de rester en repli.

Pas besoin de faire philo, z’avaient qu’à me laisser tranquilles, au lieu de ça, ils espéraient que je prenne l’air éploré. Moi, le troll, je savais ce que je voulais. Pas la peine d’user de grands mots, leçons de morale du genre « Qu’est-ce que tu vas faire ? T’inscrire à Pôle Emploi**. C’est pas un métier. » Dans ma tête, je pensais « Pipot, cause toujours, laissez-moi opter tranquillement, pour ce que je veux pour mon avenir. »

L’homme de l’art, derrière le philtre de ses lunettes, nous regarda, tour à tour, mes parents, l’air dépité, moi, il eut fallu qu’on m‘étripe, pour que je le considère. Y’avait pas photo, il savait pas quoi dire.

  • Rien de grave. Votre fille cherche sa voie.

 » Voix ? Soprane, colorature  « Ah ! je ris de me voir si belle en ce miroir » Ou bien voie? chanteuse ?

« Tous les garçons et les filles de mon âge

Se promènent dans la rue deux par deux

Tous les garçons et les filles de mon âge

Savent bien ce que c’est d’être heureux »

Travailler à la SNCF? Pour  voyager gratuitement, chouette!!! Quoique je préfèrerais hôtesse de l’air.  »

  • Arrête de faire le pitre,  dit papa.Tu écoutes ce que dit le docteur ?
  • Une vraie tête de loriot, ajoute maman.
  • Linotte, pas loriot, répond papa.
  • Ta prof de math a raison: « Tout ce qu’on te dit glisse comme un roller sur les plumes d’un lor…
  • Canard, maman, et puis c’est pas roller, c’est pluie.

À l’air qu’elle prend, je crains un instant qu’elle m’étrille.***

  • De toutes façons, canard, loriot, pluie, roller, tu arrêtes de papillonner. C’est clair !

Papillonner, tout est parti de là. Mon prof de français avait convoqué mes parents, leur expliquant qu’il lui semblait que j’assistais à ses cours, en dilettante, que je papillonnais.

Je savais ! J’avais trouvé ma voie !

Je serai lépidoptérophile.

  • Maman! Papa ! Pour mon anniversaire, je voudrais bien un filet à pap…***

Heu, je ne suis jamais devenue adepte de la lépidoptérophilie.

 

*Phlipper ou flipper: une phantaisie de ma part pour les besoins du jeu. 😉

**Pôle emploi n’existait pas à l’époque ( Mon père me prédisait: caissière. Je ne voulais froisser personne, d’autant que j’ai le plus grand respect pour ces personnes  trop souvent exploitées, mésestimées, mal payées)

***Je demande pardon à mes parents qui n’ont jamais levé la main sur moi, quoique, effectivement, je leur en ai fait baver pendant ma scolarité.

 

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La miniature mignotée

Ecrit pour LE MOT MYSTÈRE, proposé par Lilousoleil et les lettres EEIOUUDQRL

Cette semaine vous allez découvrir la peinture mais pas n’importe laquelle l’art de la miniature

Avec 1o lettres, l’adjectif qui qualifie cet art pictural

La miniature mignotée

Cher monsieur de Montpetit*

Un ami, récemment, non sans vous louer, me faisait part de  votre art de la miniature,  la qualifiant  d’éludorique.

D’une certaine personne, idole de mon coeur, dont je me dois de taire le nom, le portrait, désirerais acquérir.

Toutefois, avant que de vous en passer commande, je souhaiterais savoir, ce nouveau procédé,de quoi il retourne.  Je ne voudrais mettre en mauvaise situation l’élue de mon coeur.

C’est pourquoi, j’ai pris résolution,  en votre atelier, me rendre, afin que par précaution, je reluque votre art et manières.

J’y viens sans attendre.

Vicomte d’Ourdie

Lettre d’Arnauld Vincent Montpetit à un de ses amis

Cher ami

Tu es au fait de mon art des miniatures. Loué, pour cela, le roi Louis XV, une telle édile, m’ayant fait la grâce de me donner ses faveurs, je ne manque pas de travail.

En train de diluer  la peinture à l’huile de mon pinceau dans de l’eau, débarque comme la colique, un drôle de personnage. Saisit le premier siège venu, en débarrasse mes précieuses reliques, utilisées pour l’enrichissement de mes oeuvres,  une pierre d’agate  roule sur le plancher, Lieue, mon chat, réveillé  en sursaut, vivement, remue sa queue, une fiasque de liqueur tombe, éclabousse l’inconnu, il lèche son habit, et derechef se déloque.

  • Monsieur le faiseur de miniatures, ma mie, dont j’aurais voulu que vous fîtes le portrait, ne peut, sans douleur, supporter l‘odeur d’un chat.
  • Je ne comprends pas, monsieur…monsieur? À qui ai-je l’honneur ?
  • Vicomte d’Ourdie, pour vous servir.

Et de me saluer, son chapeau frôlant le sol. L’affaire, en soi, peut, à vous, paraître ludique, mais, je me devais de rester sérieux.

Et avant que de répondre, il fallut que,dans ma bouche, par sept fois, je roule ma langue.

  • Monsieur, vous posez? Ma foi, une délicate attention,  pour ma personne, faire exécuter votre portrait !

Le chapeau du vicomte, prestement, fut placé sur sa nudité, la plume chatouillant son nez.

Une jeune dame, fort bien tournée venait d’entrer. Sitôt, j’admirais ses appâts, chevelure dorée, yeux étincelant d’une lueur amusée, et, mon ami, merveille d’entre les merveilles, une bouche ourlée, à vous donner désir, sur le champ, la croquer.

  • Madame, vous me trouvez confus ! Une telle scène, devant vous se déroule, par devers moi. Je voulais étudier cette nouvelle façon de portrait.
  • Je le vois. Inutile de me faire un dessin. Et cela me convient.
  • Madame, c’est du vôtre qu’il s’agit.
  • Fort bien. Quand commençons-nous ?

Et notre belle personne, de se tourner vers moi, afin, que son corset lui délace. Cette aventure délicate, que je trouvais un peu roide, continua ainsi, les deux amants tout à leur délire de se découvrir, moi, un peu lourdé devant cette inhabituelle, bien que charmante situation.

La suite, je vous convie à venir l’admirer en mon atelier. Vous n’en serez pas déçu.

Votre ami.

Armand Vincent de Montpetit.

Réponse  de l’ami

Cher ami

Sur le champ, en votre atelier, j’accours.

Votre ami.

PS: et de votre chat, vous ne dites rien ?

 

*La peinture éludorique1 ou fixé sous (ou sur) verre est un procédé qui consiste à peindre un sujet sur un tissu très fin ou sur une plaque de verre.

Au lieu d’appliquer un vernis protecteur sur la peinture, l’artiste colle directement un verre de protection sur la couche picturale. Il obtient ainsi une grande intensité de couleurs et une surface parfaitement brillante.

La technique est inventée par Arnaud Vincent de Montpetit (1713-1800) durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Après avoir été appliquée sur des grands formats (vu la fragilité du verre à cette époque, avec un succès douteux), cette technique est restée fréquente jusqu’au milieu du XIXe siècle pour des miniatures destinées à orner des boîtes et des presse-papiers.(WIKIPEDIA)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Accordons nos violons

Ecrit pour DES LETTRES,UN MOT MYSTÈRE, proposé par Lilousolei

 A I I O O C D H M N N R

manichordion

Ancien instrument de musique,  sorte d’épinette à soixante-dix cordes, revêtue de drap,  pour rendre le son plus doux en l’étouffant.

 

Accordons nos violons

Je le sens, je le sais, ce petit être sera musicien,

Pensais-je, sitôt coupé le cordon.

Je n’eus pas à attendre longtemps: ouin! ouin! ouin!

Sitôt, vilaines pensées: ce chiard, couleur homard, me casse les oreilles.

Derechef,  collé à mon nichon.

S’endort, je le pose dans son nichoir.

La chair de ma chair, je contemple.

Bienvenu, monsieur ronchon.

Voilà, que  dans mon coeur,

Un instant roidi, nait un rondo.

« Normand ou mohican,

Marin ou ondin,

Toujours chair de ma chair,

T’aimerai. »

Transparence carmin de sa jolie peau.

Minuscules frémissements,

Bouche gourmande,

Yeux fermés sur un regard tout nouveau.

Vie fragile et prometteuse.

Petit être, tu seras musicien.

Ouin! Ouin! Te voilà en plein éveil.

Comme tu…nous avons bien dormi.

Sur toi, pour toi, tout un roman,

Ai imaginé. Je te voyais domino,

À Venise ou Monaco.

Je t’ornais de rubans,

Dans la fontaine de Trévi, tu te mirais,

Romain mondain.

Pour toi, on tirait le canon,

Vivats et confettis en tourbillons.

Chut!!!Mon petit musicien,

Écoute bien, cet air lointain,

Quelque part pour toi,

On joue du manichordion.

Ouin ! Ouin ! Te voilà inspiré.

Je le sais, je l’entends, tu seras un grand musicien.

 

 

 

Mots utilisés, anagrammes de manichordion: cordon, homard, chiard, nichon, normand, nichoir, ronchon, roidi, rondo, mohican, marin, ondin, carmin, dormi, roman, domino, ornai(s), mirai(s), canon, manichordion, romain mondain

 

 

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