Ecrit pour Tisser les mots
« La grande facilité d’écrire des lettres doit avoir introduit dans le monde – du point de vue purement théorique – un terrible désordre des âmes » écrivait Franz Kafka
PROPOSITION 59: Une lettre d’amour…
A votre tour de prendre votre plus belle plume pour écrire une lettre d’amour
– Vous pouvez écrire « une fausse lettre », celle qu’un personnage célèbre aurait écrite à son amoureuse.
– Pourquoi ne pas imaginer une correspondance entre vos aïeuls ou vos parents
– Une lettre d’amour plus personnelle
– Tout autre scénario sera le bienvenu pourvu que vous nous parliez d’amour
LES CONSIGNES
– Longueur du texte : 1 page recommandé
– Il y sera question d’un voyage et d’un animal de compagnie
Mon astre adoré
Depuis que mes bras, vous avez quitté, disparue en un inaccessible lieu, toujours mes pensées, habitez.
Tous deux, de nous voir, je ne cesse, corps complices, un même attrait nous réunissant, folle et inoubliable nuit.
A jamais, mon coeur et mon corps, hantés par cette languide valse, vous appartiennent.
La lune, seule lumière, notre couple charmant, éclairait; vous, de voiles vaporeux, auréolée, moi, dans ce bel uniforme de capitaine de cavalerie, virilement sanglé.
Quel magnifique couple nous formions!
De vous, de nous, de vous embrasser toujours, ma belle lunatique, je me consume.
Sur cette lune amie, pour mieux rêver de vous retrouver, souvent, mon regard, je laisse errer.
Vos humeurs volcaniques, je vous pardonne. Je vous espère.
Pourquoi un tel silence. Voyez mes souffrances. Agenouillé devant vous, je vous le demande, ne boudez plus.
Je serai votre esclave fasciné, adorateur endiablé pour toujours.
De grâce, rapprochez-vous. J’ai cru, ce jour, vous voir, petit point, lueur étincelante, malgré l’éloignement. Etait-ce vous ? Un moment, j’ai cru, mon coeur rugissant d’amour, que vous me faisiez un signe.
Sachez aussi, que, je suis prêt à ce voyage; propulsé dans les airs, sur ce boulet de canon, baptisé, en souvenir de vous, du doux nom de Vénus, pour de célestes et grandioses épousailles.
Je ne désire rien tant, mon étoile, que d’être votre berger, j’irai même, jusqu’à devenir mouton. Vous suivre partout, brouter gloutonnement l’herbe foulée par vos orteils adorés, pour l’éternité.
Cependant que, vers vous, s’envolent mes flamboyants baisers ivres de passion, tourbillonne mon coeur, s’ embrase mon corps; et de ma bouche assoiffée vous demandent ardemment d’être ma bergère.
Votre Karl Friedrich Hieronymus, baron de Münchhausen
Si cela n’est pas de la passion, cela y ressemble beaucoup. Joliment écrit à la manière de ? Comme la dame ou demoiselle, les mots ont eu de beaux atours. Merci pour ce beau moment de lecture qui m’a rappelé bien d’autres de ma jeunesse dans des livres classiques. 🙂 Que de clin d’oeil que j’ai beaucoup apprécié. Un gâteau de friandise, j’ai dégusté.