Ecrit pour l’agenda ironique de janvier 2016; thème proposé par Patchcath, le BLANC
Quelque chose de blanc
Etaler sur l’écran blanc des mots blancs,
Blancs crémeux, vernis et luisants,
Luisants de propreté, nets de taches,
Taches blanches lointaines,
Lointaines, o’soeur Anne, ne vois-tu rien venir?
Venir d’un horizon si lointain, à mes yeux,
Mes yeux, point ne distinguent si la voile noire est, ou bien blanche.
Blanche Yseult se meurt d’amour, auréolée de lys au capiteux parfum,
Parfum de ces lys blancs, orgueilleuse image de pureté.
Pureté de ce linge immaculé, que bientôt on étalera à la vue des autres,
Des autres, tous ceux qui constateront que l’épouse était vierge.
Vierge en son corps, âme révoltée, soumission dégradante.
Soumission dégradante, fillette au sourire joyeux,
Joyeux éclairs blancs pour des fous-rire innocents.
Innocents, ces jeux d’avant l’homme blanc.
L’homme blanc prend la vie pure, pouvoir brutal
Pouvoir brutal, l’argent paie toutes les ignominies.
Ignominies blanchies pour argent sale.
Sale et corrompu, mains manucurées et cols blancs.
Cols blancs et linge sale, lavés en famille.
Familles et secrets, regardez-moi dans le blanc des yeux,
Le blanc des yeux et dites « Je le jure. »
Jure et parjure, il paraît que les innocents ont les mains pleines.
Pleines de quoi?
Un poème comme un coup de poing sur la table ! Superbe participation !
C’est un cri que tu as écrit là. Joli poème !
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Bravo Jacou, un rappel de nos contines d’antan au contenu d’adulte.
Les innocents ont les mains pleines d’amour ? Je ne sais pas, je tente.
Mais au fond, c’est une évidence.
Si simple et pourtant si difficile de réussir son pari.
J’admire les rimes. Je suis incapable d’écrire des poèmes…
Wahou plusieurs lectures possibles ..je retiens : .Perte d’innocence et féminisme …
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je le relis en regard des autres publications et je le trouve au-dessus de la mêlée car on y retrouve plusieurs thèmes entrechoqués et d’une justesse qui fait mal ! Bravo !